Et serait-il exclusivement réservé aux forces de l’ordre ?

Dereck Carrillo et deux stagiaire lors d'un atelier force on force
Debrief d’un atelier Force On Force lors de Stage Home Défense.
  1. Le Force On Force. Quezako ?
  2. Le Force On Force, pour qui ?
  3. Le Force On Force Civil ou comment Hacker son cerveau.
    1. Comprendre la mécanique de l’action pour mieux s’en prémunir.
    2. Run – Hide – Fight
  4. Conclusion

Le Force On Force. Quezako ?

Depuis 2016, chez TARANIS GLOBAL, nous avons introduit le Force On Force dans l’ensemble de nos stages et modules de formation. Aujourd’hui, on voit fleurir un peu partout ce type d’entraînement.

Mais au final, qu’est ce que le Force On Force ?

Il s’agit d’un système d’entraînement incluant une force d’opposition, un affrontement simulé à l’aide de plusieurs moyens afin de s’approcher au plus près d’une situation réelle : bâton de défense d’entraînement, répliques d’armes à feu (airsoft, paintball, Simunitions…), armes improvisées.

Le tout dans un environnement sécurisé… Mais non aseptisé… On va y revenir.

Le Force On Force, pour qui ?

Aujourd’hui, un grand nombre d’organismes de formation incluent le FOF (Force On Force) dans leurs ateliers. La très grande majorité réserve leurs stages et leurs ateliers aux professionnels armés.

Vous me direz : « Bah oui, logique, ce sont eux qui sont confrontés au feu, et ils bossent toute l’année avec une arme à la ceinture. » Et je serai entièrement d’accord avec vous !

La formation des professionnels armés est primordiale. Je dirais même, vitale. Le Force On Force est un outil qui leur permet de sanctionner les erreurs technico-tactiques afin de les corriger, jouant sur des détails qui peuvent faire la différence entre la vie et la mort sur le terrain. Cela permet également de démystifier certaines idées reçues.

L’exemple le plus flagrant qui me vient tout de suite à l’esprit en écrivant ces lignes : LA TRANSITION

Vous connaissez sûrement: c’est l’action de passer de son arme d’épaule à son arme de poing suite, à soit une fin de chargeur, soit à un incident de tir, le tout à une distance assez faible de la menace. De nombreuses vidéos YouTube d’influenceurs célèbres circulent, montrant des transitions de manière statique, face à une cible, en recherchant la vitesse, le tout avec des angles de vues avantageux. C’est beau, ils réalisent de très belles performances, cependant, dans une action de feu, il y a de grandes chances que l’opérateur mange un pruneau.

Lors d’un atelier Force On Force, le stagiaire professionnel comprend par la force des choses, que son meilleur allié, c’est le mouvement, qu’il sera vital pour lui de sortir de l’axe de l’assaillant pour mieux appliquer ensuite sa riposte… C’est l’un des nombreux exemples de démystification que je pourrais vous citer.

Manipulation de base pour une mère de famille

Mais la grande question qui nous intéresse, c’est est ce que ces ateliers doivent être réservés exclusivement aux professionnels ? À mon sens, NON.

En effet, je considère le FOF comme un puissant outil aux finalités multiples, qui a toute sa place dans le processus d’apprentissage d’un citoyen non-professionnel. En prenant un peu de recul, et en abordant ces types d’entraînements de manière plus profonde, plus globale, on se rend vite compte de leurs utilités.

Voyons cela plus en détail.

Le Force On Force Civil ou comment Hacker son cerveau.

Sans vouloir rentrer dans des considérations trop scientifique, il est utile, en tant que formateur, de comprendre comment fonctionne un cerveau. De savoir comment celui-ci va restituer un apprentissage, mais également de comprendre comment le cerveau réagit face à une situation non prévue/connue.

Les situation inconnus/imprévus sont générateurs de stress. Ce stress, processus totalement naturel et totalement indispensable à la survie de notre espèce, peut avoir des effets délétères sur la prise de décisions ainsi que sur les réactions dites « réflexes ». Un stress non maîtrisé, peut engendrer en effet un état de sidération (que l’on nomme Freeze) ou bien une fuite en avant quasi-suicidaire. En gros, c’est le mode « panique ».

Un civil confronté à une situation exceptionnelle ou dramatique de type attentat, tuerie de masse, catastrophe naturelle, agression, etc. Réagira plus ou moins bien en fonction de son vécu, son expérience de vie, sa condition physique ou encore son implication émotionnelle dans l’action. Et souvent, la première réaction conditionne le succès ou l’échec de l’action, voir la survie du ou des impliqués.

Il faut comprendre que le cerveau humain ne fait aucune distinction entre une situation simulée et la réalité. Simuler ce genre de scénario, c’est un peu comme installer un programme dans son cerveau. Transformer une situation inconnue en situation imprévue, plus simple à gérer, et ainsi, conserver un minimum de facultés cognitives nécessaire à une prise de décisions adaptées.

Alors, Ok pour la simulation, mais le Force On Force ?

Comprendre la mécanique de l’action pour mieux s’en prémunir.

Tous les discours et les PowerPoint du monde n’auront jamais autant de bénéfice que la pratique.

Dans un scénario en FOF, le stagiaire comprendra la mécanique de l’action de feu. Il pourra alors appréhender les possibilités et les limitations d’un tireur, l’importance du mouvement, la différence entre abris VS couvert… Il fera l’expérience de l’effet tunnel, verra par lui-même à quel moment s’engager et à quel moment temporiser. Tout cela sanctionné par « la touche ». Douloureuse (relatif), mais sans danger.

Inconsciemment, un civil entraîné au Force On Force, pourra mieux gérer une situation par exemple de tuerie de masse, car il en connaîtra les mécaniques. Cela lui donnera une chance supplémentaire de se sauver et pourquoi pas de sauver d’autres personnes.

Dans le cadre d’une situation de tuerie de masse, du type « Bataclan » ou « Plage de Djerba », il existe un protocole de réaction à avoir qui nous viens d’outre atlantique, tristement célèbre pour ses nombreuses situations dites « Active Shooter », c’est le RUN – HIDE – FIGHT.

En français: Fuir, Se cacher, Se battre.

En France, nous n’avons pas la culture de la riposte quand celle-ci est nécessaire à notre survie. (Il suffit de regarder le protocole français en la matière : Fuir, Se Cacher, Alerter…) Pourtant, il s’agit non pas de se substituer aux forces de l’ordre, de jouer les super-héros mythos, mais bien de sauver sa vie (et celles des personnes présentes avec vous à l’instant T) dans un ultime recours.

L’entraînement au FOF permet au stagiaire d’avoir des clefs réalistes à l’efficacité mesurable s’il devait en venir à se défendre.

Conclusion

Plus qu’un simple atelier, le Force On Force est un outil indispensable et incontournable dans le cadre de nos formations. Aussi bien pour les Forces de l’ordres que pour les particuliers. Attention toutefois, ces ateliers doivent être animés par des formateurs professionnels qui définiront avec rigueur les différents objectifs pédagogiques de chaque scénario, en insistant grandement sur les points clefs lors des débriefing.